vendredi 27 juin 2008

Article du blog de Libé


Article que je vous mets en ligne pris sur le blog de libé.
Réfléchissez !!!!!!

J'espère que le journaliste qui a fait cet excellent papier ne m'en voudra pas de le mettre en ligne



Les écomistes parlent de stagflation: une croissance au plus bas conjuguée à une inflation conséquente. Plus prosaïquement, les Français ont le blues. Minés. Défaits. A terre. En juin, le moral des ménages a continué de dégringoler, pour tomber à son plus bas niveau depuis vingt ans, miné par l'inflation galopante et les craintes pour le pouvoir d'achat. Et de fait, divers indicateurs donnent raison à ses déprimés hexagonaux.
Maudit euro
La monnaie unique, tout d'abord. L'euro n'en finit plus d'incarner tous les maux dont souffre le porte-monnaie. L'autre Euro, aussi, a fait de la peine aux Français. Celui qui a vu l'équipe nationale, oui oui celle emmenée par Raymond-je-demande-la-main-d'Estelle-à-la-télé, être défaite par un de ses ennemis footballistiques préférés, l'équipe des bruns aux cheveux gominés et/ou aux serre-tête: l'Italie. Bref, c'est la cata, c'est la cata, c'est la catastrophe.

La preuve? Arithmétique. Le moral des ménages a encore chuté de quatre points en juin (c'est le douzième mois consécutif) à -46 points, Son plus bas niveau depuis 1987. Cela fait vingt-et un ans que n'avions pas été aussi malheureux. C'est dire si ça va mal.

Maudite inflation

Les économistes expliquent surtout la dégradation de la confiance par la hausse des prix. Il est vrai que l'inflation a atteint 3,3% sur un an en mai, un niveau jamais inégalé depuis juillet 1991, sous l'effet de la flambée des cours du pétrole et de l'alimentation. Et, selon l'institut de la statistique, les Français sont plus pessimistes sur l'évolution future de leur situation financière personnelle. Pour l'économiste Alexander Law, tout cela est «cohérent avec une prévision de croissance du pouvoir d'achat globale inférieure à 0,1% cette année».

Dommage, car c'est justement le moral des Français qui a tiré la croissance ces dernières années, via la consommation des ménages, bien plus que l'investissement des entreprises et le commerce extérieur, en déficit chronique.

Mince consolation, nos voisins sont peu ou prou aussi déprimés. L'indice de confiance économique en zone euro, qui résume l'opinion des chefs d'entreprises et des consommateurs, a fortement reculé en juin. Dans un contexte inflationniste marqué par la flambée des prix de l'énergie, il a atteint son plus bas niveau depuis trois ans et n'était jamais tombé sous ce seuil depuis août 2003: 94,9 points (-2,7 points), d'après une enquête publiée ce vendredi par la Commission européenne.

La confiance des consommateurs a également reculé, à son plus bas niveau depuis octobre 2003, alors que la flambée des prix du carburant entame de plus en plus l'appétit d'achat des ménages européens. Ce recul du moral des consommateurs «est particulièrement inquiétant», estime l'économiste Jonathan Loynes, de Capital Economics. En Espagne, l'indice de confiance a fortement reculé (-6,2 points), de même qu'en Allemagne (-1,5 point) et en Italie (-0,1 point).

Maudite croissance
Autre mauvaise nouvelle pour l'Hexagone: la croissance au 1er trimestre 2008, révisée à +0,5% par l'Insee, qui avait initialement annoncé une croissance de 0,6% sur les trois premiers mois de l'année. Et la flambée des prix de l'énergie et de l'alimentation laisse prévoir une inflation forte et soutenue dans les mois qui viennent (3,2% pour 2008).

De son côté, le gouvernement prévoit pour l'instant une inflation moyenne de 2,2%, mais avec un baril de pétrole à 100 dollars, tandis que l'hypothèse de l'Insee table sur un baril stabilisé autour de 130 dollars. Aujourd'hui, il a atteint 141 dollars et tutoyé les 142 dollars.


Maudit chômage
Et quand ça veut pas, ça veut pas: la tendance à la baisse du chômage s'est ralentie depuis le début de l'année, notamment en raison d'une réduction de l'intérim, a reconnu ce vendredi le directeur général de l'ANPE, Christian Charpy.

Fin mai, le nombre de chômeurs inscrits fin mai à l'ANPE a augmenté de 0,3% comparé au mois d'avril (+5.400), repassant au-dessus de la barre des 1,9 million de demandeurs d'emploi et affichant une baisse réduite à 4,3% sur un an. Maudit CAC 40
Autre indicateur inquiétant: le CAC 40. Revenue hier jeudi à son niveau de novembre 2005 (4.426,19 points), la Bourse de Paris devrait encore baisser aujourd'hui dans le sillage de marchés asiatiques enrhumés. Bref, c'est la fête.

philippe brochen
LIBERATION.FR : vendredi 27 juin 2008

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